Quand la réalité augmentée superpose complètement le modèle calculé sur celui observé par l'appareil.

Les sites archéologiques sont des systèmes complexes et évolutifs, où des éléments hétérogènes coexistent dans un équilibre délicat constamment remis en question par les activités de fouille elles-mêmes. Au fur et à mesure de leur progression, de nouvelles informations viennent enrichir et parfois réviser la base de connaissances en construction. Cette dynamique complexe nécessite un système de gestion des informations approprié, qui doit répondre à un certain nombre d'exigences : (i) traiter des données hétérogènes,(ii) être flexible pour intégrer les informations nouvellement acquises et mettre à jour ou réviser les connaissances précédentes en conséquence,(iii) être intelligible, exploitable et partageable. L’Université de Malte a mis en place une fouille unique à 110 mètres de profondeur, assistée par une campagne de photogrammétrie rigoureuse et continue. Un projet important fédère tous ces résultats (données archéologiques, base de données, SIG, ontologies, Réalité Virtuelle et Réalité Augmentée) : https://phoenicianshipwreck.org/partners/ Parmi les contributions du LIS à ce projet, il faut noter une application où la Réalité Augmentée n'est pas utilisée pour faire apparaître un modèle précalculé dans une représentation de la réalité positionnée correctement grâce à des cibles codées, un mécanisme de reconnaissance ou une autre approche, mais pour superposer complètement le modèle calculé sur celui observé par l'appareil. Le modèle calculé se substitue entièrement à la réalité filmée par la caméra et l'appareil, une tablette ou un smartphone, et montre le modèle calculé à la place de la réalité observée. La tablette se comporte comme une fenêtre, montrant un espace virtuel qui se superpose point par point à l'espace réel dans lequel l'opérateur se déplace. Avec l’application il devient possible de visualiser l’évolution du site depuis sa découverte, au fil des années et d’interroger les artefacts reconnus sur le site. Un échange entre utilisateurs connectés est en cours de développement ainsi qu’une interface de requêtage sur les ontologies en ligne. Sur le même principe, l'équipe de Pierre Drap a développé une application pour le suivi des récifs artificiels de la baie de Marseille. Un premier état a été relevé cette année par photogrammétrie. Appli sur la fouille de Xlendi : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.andreacolpani.XlendiAR Application Android sur les récifs artificiels de la baie de Marseille